Virevolte
Révolte qui sourd
grondement des vieux loups dans la forêt profonde
familière et féconde
qui nous ensemence et nous nourrit
Humus des années passées à comprendre, à grandir
Craquement sec dans la nuit épaisse
une branche enfin prête à céder sous nos pas
après des années de décomposition
la face de l’ombre
plonge son regard
en nous
fait volte-face
et libère la clarté qui dérange
Virevolte
Au goût amer des feuilles mortes
se mélangent les sucs des insectes qui grignotent
écorces, brindilles, pousses tout justes sorties
et les sables éphémères, en volutes émouvantes
se rappellent à notre conscience ensauvagée
en tempêtes
tourbillonnantes
de spirales enfumées
Lames de fond sur le gouffre de l’âme
qui cinglent tout sur leur passage
Virevolte
Tout revient tournoyer autour de nous
en longs lambeaux effilochés
à moitié digéré, à moitié consommé
tout revient nous obséder
demander son compte
travailler notre naïveté
en saccades obscures
cycles absurdes dont nous peinons à sortir
et tout tourne sans cesse
en vagues déferlantes
qui nous hypnotisent et nous hantent
Virevolte
Tout autour de nous n’est que pensées, émotions élaborées
émanant du monde subtil
Toute forme autour de nous s’estompe
des ombres se redressent et viennent réclamer leur dû
raclant le sol et rechignant à évoluer
avant de retourner en poussière
tout n’est que spirale du vivant
apparu, transformé, disparu
Virevolte
Tout autour de nous vibre et se dilue
comme des lucioles
dans l’air qui sature et étincelle
Tout n’est qu’Amour et confusion
Tout n’est que Paix et illusion
(c) DM