Le monde est fait d’opposés : le bien et le mal, l’harmonie et la violence, l’oiseau qui chante et le vrombissement de l’autoroute qui assomme. Appréhender la dualité du monde phénoménal [voir l’article 2/3 sur la non-dualité] est une évidence : l’accepter tel qu’il est c’est comprendre qu’il n’y a d’unité et de perfection que dans la Source. Et que toutes ces manifestations émanent du même Amour.
La vision du monde cosmogonique hindoue, avec ses grands cycles d’expansion, de stagnation et de rétraction de l’univers (manvantara), rejoint au fond les théories d’astro-physique sur le Big Bang, l’expansion de l’univers et dit-on maintenant, sa possible rétraction… L’univers respire comme nous respirons à son image : inspir, force d’expansion, de création, de vie, enthousiasme, ouverture ; rétention poumons pleins, plénitude, stagnation, silence, zénith ; expir, lâcher-prise, acceptation de la mort, dissolution, abandon ; rétention poumons vides : attente, vide, éternité, germe.
Ainsi la source de l’univers correspondrait-elle à la Conscience ? Et l’éloignement de la Source (kali yuga) ou moment maximal de l’expansion correspondrait alors à l’éloignement de Dieu que nous vivons actuellement (avec des fréquences vibratoires ralenties et de plus en plus basses) : la banalisation de la matérialité au détriment de la Conscience et l’éloignement du sacré. La Source serait donc Conscience (à l’origine) et la matière serait Énergie. Dieu serait-il alors le trou noir à l’origine de la création ? Ou, en d’autres termes, serait-il la lumière hyper-compressée qui jaillit de ce trou noir ?
Notre travail, selon les traditions spirituelles, est de prendre conscience de cette lumière et de chercher à retourner à sa source (voir Yogananda dans l’article 2/3, la vie sur terre n’est qu’un film projeté sur un écran, il n’existe qu’un but : rejoindre la source lumineuse…) ; avoir la foi qu’ultimement on y retourne (peut-être les aurores boréales, entrevues un peu partout dans le monde récemment, sont-elles venues nous rappeler qu’à l’origine, tout est lumière… et qu’il y a une source de lumière, au-delà de nos ampoules électriques…) Et c’est enfin de rechercher activement le reflet de cette source en nous, et le sentiment d’union que cette lumière projette en nous : ce sentiment que nous avions à l’origine et dont il nous reste quelques réminiscences, dans les moments heureux où nous nous sentons ré-unis, tandis que dans les moments malheureux nous nous sentons morcelés, fragmentés, déconscientisés.
Finalement la théorie de la Conscience unifiée d’où émane tout le vivant rejoint celle du Big Bang : nous serions tous des parcelles de cette Conscience, disséminées dans un univers, par son expansion devenu spatial et qui, en instituant l’Espace, a aussi créé le Temps.
Aujourd’hui le dieu wifi, omniprésent, a remplacé le sens du sacré… il est essentiel de se souvenir de la source et se maintenir dans des énergies vibratoires élevées. C’est précisément ce que permet la dévotion, ou la prière (voir article 3/3).
« Créez une église en vous-même ! « disait à ses élèves Yogananda, le premier gourou indien à avoir eu un impact profond sur la bonne société bien-pensante californienne. Par des techniques de respiration et de purification (kriyas), par la méditation et la reprogrammation du cerveau (neuroplasticité), il leur enseignait comment établir et entretenir, loin des temples et des églises, une relation personnelle avec Dieu.
Par la prière, ou la connection au sacré, au mystère (voir l’épilogue de l’article 2/3) Dieu au lieu d’être une figure extérieure, qui juge ou qui accorde ses grâces, est ancré en moi, dans la matière et dans l’immatériel, dans mon cœur, ma colonne vertébrale, ma tête. Dieu, ou le pressentiment de l’éternel, devient par la prière silencieuse, une manière d’être au monde, libre, aimante.
« Même si je me plains un peu, disait son cœur, c’est seulement que je suis un cœur d’homme, et les cœurs des hommes sont ainsi. Ils ont peur de réaliser leurs plus grands rêves, parce qu’ils croient ne pas mériter d’y arriver, ou ne pas pouvoir y parvenir. Nous, les cœurs, mourons de peur à la seule pensée d’amours enfuies à jamais, d’instants qui auraient pu être merveilleux et qui ne l’ont pas été, de trésors qui auraient pu être découverts et qui sont restés pour toujours enfouis dans le sable. Car, quand cela se produit, nous souffrons terriblement, pour finir. (…)
– Mon cœur craint de souffrir, dit le jeune homme à l’Alchimiste, une nuit qu’ils regardaient le ciel sans lune.
– Dis-lui que la crainte de la souffrance est pire que la souffrance elle-même. Et qu’aucun cœur n’a jamais souffert alors qu’il était à la poursuite de ses rêves, parce que chaque instant de quête est un instant de rencontre avec Dieu et avec l’Éternité.
Alors, son coeur demeura en paix tout un après-midi durant. Et cette nuit-là il dormit calmement. Lorsqu’il s’éveilla, son cœur commença à lui raconter des choses de l’Âme du Monde. Il dit que tout homme heureux était un homme qui portait Dieu en lui. Et que le bonheur pouvait être trouvé dans un simple grain de sable du désert, comme l’avait dit l’Alchimiste. Parce qu’un grain de sable est un instant de la Création, et que l’Univers a mis des millions et des millions d’années à le créer. (…)
Le jeune homme, de ce jour, entendit son cœur. Il lui demanda de ne jamais l’abandonner. Il lui demanda de se serrer dans sa poitrine lorsqu’il serait loin de ses rêves, et de lui donner le signal d’alarme. Et il jura que, chaque fois qu’il entendrait ce signal, il y prendrait garde. »
(Paulo Coelho, l’Alchimiste)
texte (sauf la citation) (c) D. Marie, 2024
photo DM

Quitter la dualité c est voir en toute chose son opposé comme un tout, c est quitter sa vérité pour l universel.
Exemples: – une relation humaine peut être bonne puis devenir mauvaise, elle ne s’efface pas et les personnes ne disparaissent pas : le rien n existe pas s il y a qqun pour l observer. – une fleur est jolie un jour et fanée le lendemain, c est la même fleur et son chemin est linéaire quelqu en soit le sens – une émotion qui semblera riche ou pauvre dans notre cerveau sera interprétée inversement par un autre, et en fait c était bien la même…alors tout est plus large, juste là, et il n y a pas de murs.
»L’invisible est essentiel pour le cœur… » vous l avez?
A+
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