Napule è

haïkus napolitains

https://music.youtube.com/watch?v=iZlO0R6AbiU

Ruelles d’ombre et de vent

où rarement le soleil descend

tranchant dans le cœur de la ville

comme une saignée


San Gennaro,

penses-tu vraiment

qu’il existe une réponse

à chacun de nos problèmes ?

Et peux-tu nous guider,

nous libérer de nos peines ?


Golfe étincelant

aux accents chantants

dont les rives se baignent

contre nos rires

d’or et de rose



Vierge lumineuse

ton sourire s’est éteint

sous les balafres du monde

mais ta force rayonne

à travers tous ceux

dont tu perces le regard


Tout ce chaos criard

grouillant de vies multiples

et, au milieu,

une rose, offerte

par un serveur aux dents gâtées


Tables, passants, motos, vespas,
un taxi zigzague dans le labyrinthe
sur son passage la vie s’éparpille
éclaboussures de rires et de cris


Sur la rive absente du golfe

un homme attend son amour aux yeux verts

elle est partie loin, très loin

dans les remous des vaguelettes

un visage se dessine

en transparence

celui d’une histoire

sans fond, sans fin


La mer ne sent plus rien

ni les cris des oiseaux

dont le son s’étouffe

dans le silence profond

que rien ne perce

pas même le tumulte de la ville


Alluvions, cendres,

couches après couches de cités

allées pavées, thermes,

labyrinthes effondrés

lieux de cultes engloutis

foulés par des milliers de pieds

il y a des milliers d’années

Vestiges fragiles, presque risibles

d’une brillance éteinte

d’une gloire disparue

comme celle d’aujourd’hui,

dans son inutile vanité

le sera un jour

Clin d’œil de l’histoire

d’où des milliers d’yeux nous regardent

par un trou entre deux pierres

Splendeurs des puissants

misérables aspirations des faibles

merveilles des civilisations

stratifiées dans les collines

vague après vague d’habitants

arrivant de la mer

Dans les ruelles profondes

aux odeurs de poisson et de citron

s’élèvent des clameurs

s’envolent des douleurs

s’effondrent des illusions

se réveillent des bonheurs…

et se prend le pouls de Naples.


Au bord du Pô

Tendre saule vert de printemps

tes branches souples au vent

laissent filtrer la lumière

tout en m’enlaçant

Saule gai et vivant

tes bras de vent

soufflent sur mes cils

un parfum d’éternité !

(c) Delphine Marie textes et photos

Publié par

àtoutallure

aventurière de l'esprit

Une réflexion sur “Napule è”

  1. Cara Delphine, questi tuoi versi mi suscitano tante emozioni e mi fanno rivivere dei ricordi e dei momenti unici, di vita vera, vissuta intensamente, con presenza, con attenzione e con ascolto. Ma è in particolare questa strofa (nella quale mi vedo e mi rispecchio) che mi tocca profondamente fino alle lacrime …… lacrime di commozione pura, alla quale mi abbandono senza difese, senza paura delle emozioni che attraverseranno il mio cuore …… oramai « senza velo »  ……. Sur la rive absente du golfe un homme attend son amour aux yeux verts elle est partie loin, très loin dans les remous des vaguelettes un visage se dessine en transparence celui d’une histoire sans fond, sans fin

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