Avant que j’oublie
les mots les colères
Avant que j’oublie
de dire et de taire
Avant que ne grandisse le silence
Au fond du silence
des notes dansent
elles ne comprennent pas
mais elles savent
Avant de saisir
la main du destin
de m’en faire un ami
Il sourit au loin
fort de ses incertitudes
Loin des tumultes loin des envies
loin des extases et des agonies
quelque part au fond tranquille
coule la source
toujours vivante
et sidérante de beauté
Quelque part passant si tu vois
sacrifiés ceux qui chantent aux étoiles
découvre-toi
Avant que ne se délie
cette existence terrestre
bafouée, galvaudée
mais aussi aimée dans toute sa gloire
Autant pour ceux qui la renient
elle n’est ni simple ni jolie
Que de ceux qui en font trop
elle s’enfuit
Avant que ne se referme une fenêtre
avant que ne se glisse l’indifférence
soyeuse dans tous ses replis
Avant que j’oublie
la clé des profondeurs
Laissez-moi encore chanter !