Clarté

Dans la confusion du monde

brille une lueur de sainteté

Sois la lumière qui éclaire au-devant

de toi, la prière qui libère au-dedans

Dans le chaos du monde

flotte un parfum de liberté

une bouée de sauvetage

un chant d’été sur le rivage

Dans le tumulte des idées

suis le fil de lucidité

Tranche l’inutile et la saleté

laisse une écume de pureté

Au milieu de l’ombre tapie

chante l’amour célèbre la vie

Avance sans crainte sur ton chemin

guidé par les anges et les saints

Tu n’es pas seul ; prends ma main…

Croque la vie à belles dents

Ecarte-toi des malfaisants

Dans le sillage de tes choix

Trace le sillon de ta voix !

DM (c) texte et dessin

Aucun commentaire sur Clarté

Derniers articles

D’humeur vagamonde

Vague à l’âme

vague au monde

d’une vague à l’autre

mon esprit erre et vagabonde

d’un monde à l’autre

une vague m’emporte

et un vague sentiment

de m’être trompée de monde

me submerge

Un pressentiment vaguement familier

m’assaille encore

des murs d’ondes liquides

forment une vague frontière

pour atteindre l’autre monde

alors je m’égare

dans les nimbes de l’entre-deux-mondes

et le port d’attache

d’un esprit qui divague

se fond dans l’horizon gluant

englouti

dans les brumes crépusculaires

de mes vagamondages !

(c) texte et photos DM 2025

Laisser un commentaire

Les jours qui dansent (plain-chant)

Poésie en musique

Voici l’un de mes poèmes lu en musique, afin de créer l’ambiance que j’ai souhaitée dans mon recueil Chants d’étoiles

musique : Hildegard Von Bingen, O nobilissima viriditas

(Richard Vendome, album Angelic Voices from a medieval abbey)

Cela vous plaît ou vous indiffère ?

Laissez-moi un pouce et/ou un commentaire !

Laisser un commentaire

Je suis partout

Je suis dans la goutte tremblante au bord d’une feuille

je suis dans l’éclair

dans la voix qui clame ou réconforte

dans la fleur et l’arbre

Je suis dans l’espace lointain

dans les cîmes, dans le cristal

des neiges éternelles

je suis dans l’arc-en-ciel

et au fond des océans

Je suis sur la banquise

dans la forêt amazonienne

dans les atholls et dans les nuages

au-delà des nuages aussi

je suis

Dans les entrailles de la terre

dans la lave du volcan

je suis dans le vent qui hurle

dans la spirale

dans l’escargot

dans le métal et dans le feu

je suis dans l’aiguille de pin

dans l’étoile aux confins de l’univers

je suis dans la pierre

dans l’eau vive qui jaillit

je suis dans la biche, le lapin

le cerf, l’ours et le renard

Je suis dans l’amour

dans la joie

dans les pleurs et la détresse

je suis dans les chutes vertigineuses

dans le vide

dans le silence et dans l’absence

Je suis dans le brin d’herbe

dans la noirceur et la lumière

je suis dans la nuit

dans l’aurore spectaculaire

je suis dans les os, dans le sang

dans les profondeurs du cœur

je suis dans ce corps

qui aime, qui souffre et qui rit

je suis Cela

(c) DM avril 2025

Alla breve

Le soir descend, lentement

et range les affaires du ciel

en gros paquets haletants

Le vent lisse ses plumes vertes

et caresse les pentes sombres

qui s’abîment, englouties dans l’ombre

L’air humide et froid

se pose contre ma joue, maigre récompense

y dépose un baiser de givre

Le jour luisant de pluie qui a déroulé

ses longs bras incadescents

en profite pour faire sa pirouette

Entre en scène une torpeur languide

hébétante comme un grand vide

où sonne le souvenir d’un air de clarinette

,

Un jardin dans le Karoo

1–2 minutes

C’est un jardin venteux,

tout orné de fleurs sauvages,

empli de chants d’oiseaux exotiques

Le soleil y est généreux

tombant de biais par la fenêtre ouverte

d’un ciel lesté de nuages de plomb

Le silence seulement percé

par les rafales de vent

arrachant des lambeaux d’écorce au printemps

La nuit, une traînée de pluie et d’air glacial

a fait saigner des sillons de mémoire vive

et les souvenirs se carambolent

Tout n’était-il que danse ?

À quel moment s’est-elle figée,

quand le danseur a-t-il trébuché ?

Un faux pas ébauché,

un grain de sable dans les rouages

le mobile déséquilibré …

Et la vie s’est emballée,

le danseur a perdu de sa superbe

les sanglots ont creusé des rigoles, des fossés

Au fond le bal est si simple

lorsque le danseur est en rythme

toute la scène rentre dans l’ordre

Comme ce jardin frêle et innocent

limpide et si charmant

qu’il en émane l’envie de tout recommencer

On ne se renie plus.

(C) DM, septembre 2024, Afrique du Sud

Passage

Faut-il penser
Quand le jour efface les étoiles,
Qu’entre deux mondes il n’y a rien ?
Et si, dans le moment fugace qui les relie,
Se trouvait la réponse, l’Infini ?
Ne pas se laisser prendre aux griffes du Temps,
Piéger dans la toile de l’Espace ?
Comment raviver les mémoires du passé
Qui s’estompent
Comme les étoiles au matin ?
Mais les étoiles existent toujours
Elles ne sont qu’en attente, en sommeil,
En latence, illusion de mouvement
Elles semblent tourbillonner autour de la terre
Inconscientes de leur propre danse, volcaniques,
Patientes, elles attendent leur moment
L’heure de leur retour en gloire
Dans un ciel éberlué
Qui les accueille sur son drap
Sombre et de velours satiné
Entre ce moment-ci et celui-là
A l’heure où un monde bascule
Il y a une infinité de possibles
Un grand trou béant et immense
Plein de nos espoirs et nos larmes
Il suffit de lever le voile
Et regarder l’instant passer

à Jordan, ami parti

juin 2024

photo Jerome Avonde (fb), Côte de granit rose, mai 2024

Surtout, parmesan à personne !

petit poème gratiné

Ce matin en me réveillant,

j’avais un trou dans le mental

j’ai entendu un brie qui court …

Serait-ce encore ce fichu thème de gruyère ?

J’ai cherché un coin de ciel bleu d’Ecosse

remis dans l’âtre une bûchette de mi-sec

ai lâché un crottin de Sèvres

lissé mon plumage de brebis

me suis remémoré cette soirée vacherin chouette

hier après l’ascension du Mont d’or

où l’on n’a pas comté ses efforts

J’ai tiré la langue à la tâche-qui-rit

sur la table, une poule de mozarelle

m’a pondu quelques olivets

Pour ne pas confronter la cruelle-des-champs

j’ai fui dans la brousse-aux-herbes-de-morse

j’ai couru comme une folle, hé, poisse !

car ici les camemberts sont rudes

– on se caillait la meule des alpes –

bref, j’ai croisé un fort beau roquet

qui chantait un cantal de Bach

comme un boursin mal léché

Par ce froid – un vrai concours de caillotte –

il faisait un reblochon de sa voix

et n’en finissait pas de se raclette la gorge

J’ai prié : soignon-nous bien !

et des livarots-nous du mal

C’était au jour de la saint-nectaire

les cloches sonnaient à toute Vully,

rouges comme les fourmis

qui convergeaient vers Ambert

Pardou ! pour un soufflé dans la corne d’abondance

j’aurais donné mon coeur de chèvre

Voulant lancer un pavé du Larzac (je me marre)

à peine Zeller était-il sorti

que j’avisai un grand gouda au cul mince

et me saisis d’une clé à mimolette –

à défaut d’une volée de chevrotine –

(j’m’en vas te me l’bichonnet çui-là, me dis-je)

pour le réduire en fromage frappé

mais surtout parmesan à personne !

(car malgré le volume de ses tommes

je n’ai jamais aimé ce mormon de Zola)

La suite ne manque pas de piquant

j’ai replongé dans le bouillon

et pour garder la serpette froide

j’ai décidé d’éplucher des savattes

d’y ajouter des champs de pignons sautés

quelques marottes râpées

avec une belle tronche de pain

un filet digne d’Ovide

quelques crins de poivre

une pincée de fiel

et le four est joué !

Voilà de quoi me faire cuire un boeuf

m’en mettre plein la trempe

me régaler d’une triphasée de museaux

je m’en pourlèche déjà les salines

le tout arrosé d’un demi-pitre de cidre

et assaisonné d’une delphine-aigrette !

(c) D.Marie

photo getty images